La culture de l’argousier est en plein essor, mais encore relativement jeune au Québec et donc en pleine évolution. Les producteurs d’argousier établis sont en quelque sorte des «pionniers» continuellement en phase d’apprentissage et d’expérimentation.
De nombreuses recherches ont été effectuées ou sont encore en cours, par des professionnels dans les domaines spécifiques (culture, reproduction, mécanisation, transformation, essais de cultivars, etc.). Pour des informations plus détaillées, consultez notre page de liens.
Les réponses suivantes, sans prétention, se veulent simplement une façon de transmettre un minimum d’information à ceux qui pourraient s’intéresser à cette culture, et évidemment dans les limites de nos connaissances et de notre expérience personnelle de producteur d’argousiers.
D’autres questions? Contactez-nous ou venez tout simplement nous visiter, il nous fera grand plaisir de discuter avec vous !
L’argousier est une plante dioïque (les fleurs mâles et femelles sont portées par des plants différents, plants mâles et plants femelles). Seuls les plants, femelles peuvent porter des fruits. C’est strictement le vent qui transporte le pollen du plant mâle vers les plants femelles.
L’absence de fruits peut avoir plusieurs explications. Voici les plus probables.
Dès l’âge de 2 ou 3 ans, il est possible d’identifier un mâle pollinisateur à la présence et à la forme de ses bourgeons ou plutôt, cocottes de pollen. Les femelles s’identifient évidemment de façon certaine dès qu’elles produisent un seul fruit, ce qui n’arrivera pas sans un mâle reproducteur à proximité.
Au Québec, la floraison de l’argousier a lieu habituellement en mai, approximativement à la même période que les pommiers. Elle se produit avant le débourrement des bourgeons, ce qui favorise le transport du pollen par le vent.
Non! Pour un œil non averti, elle pourrait même passer complètement inaperçue puisque les fleurs de l’argousier sont apétales.
Les plants mâles gonflent leurs cocottes (bourgeons) de pollen et le laissent ensuite échapper sous forme d’une poudre rousse. C’est strictement le vent qui le transporte vert les argousiers femelles.
Les fleurs des plants femelles se résument à deux minuscules feuilles jaunes de moins de 1/8".
Entre août et septembre selon les variétés, avant la récolte. Tout simplement spectaculaire! Le feuillage argenté est superbe en juin, après le débourrement des nouvelles pousses.
Certainement ! Sur rendez-vous, nous vous guiderons avec plaisir!
Zone 2 b, 3a pour certaines variétés. Ce qui représente une plage de -43°C à +40°C.
Non, ce n’est pas nécessaire, surtout s’ils sont plantés en champ. Les argousiers préfèrent les grands froids à nos canicules estivales, qui font temporairement jaunir et tomber leurs feuilles. Par contre, s’ils sont en contenants à l’extérieur, et strictement pour protéger leurs rameaux qui pourraient se briser (glace, verglas,…), on peut les coucher sur une toile et les couvrir d’une toile de protection. Cette opération doit être effectuée seulement après le gel du sol (début décembre) et la toile retirée très tôt au printemps.
Bien qu’on obtienne parfois quelques fruits dès la 2ième année, on devra attendre un âge de 3 ou 4 ans pour une récolte substantielle.
Les jeunes drageons s’éliminent automatiquement lors de la tonte du gazon.
L'argousier s’accommode de tous les types de sol dans la mesure où ils sont bien drainés, mais préfère les sols riches et sablonneux. Il supporte également très bien des périodes temporaires de sécheresse et d’inondations, et même le sel des berges marines.
Le printemps, lorsque le sol est frais et gorgé d’eau et les hormones de croissance très actives, demeure la saison idéale pour tous les végétaux. Un argousier qui a grandi en contenant, peut tout de même être planté avec sa motte durant toute la belle saison, i.e. du printemps à l’automne. Planter en période de chaleur et/ou de sécheresse implique par contre un suivi soutenu d’arrosage (comme en contenant…) et un soin particulier lors de la plantation. Un plant à racines nues, ou une transplantation, entraine des risques accrus et exige plus de suivi.
Nous vous invitons à consultez également notre document décrivant comment planter un argousier.
Consultez notre document décrivant comment planter un argousier.
Les règles incontournables:
De façon générale:
Distance et ratio de plantation en verger:
Particulièrement au cours des deux premières années, le paillage facilite l’entretien, contrôle la compétition des végétaux environnants, conserve l’humidité et la fraicheur du sol.
Si un paillis de plastique est appliqué, il est fortement recommandé de le retirer après la période d’implantation :
Autres paillages possibles :
L’objectif de la taille est d’orienter et stimuler la croissance de nouveaux rameaux, maximiser la pénétration du soleil et la production de fruits et faciliter l’entretien régulier au pied des arbres.
Selon nos observations, l’argousier aime bien être rajeuni et renouvelé après quelques années. Les jeunes rameaux, ont une croissance plus rapide et produisent plus de fruits de meilleure qualité que les « vieilles branches ». Par contre, l’argousier produit ses fruits sur le bois de l’année précédente. Une taille sévère d’automne retire donc inévitablement les rameaux pollinisateurs ou fructifères de l’année suivante et reporte inévitablement d’un an la production de fruits de ces rameaux.
Ce choix dépend essentiellement de l’utilisation que vous souhaitez faire des arbustes et des fruits. Quantité limitée et récolte manuelle? Grande production de fruits? Haies brise-vents? Récupération de sol? Contrôle de l’érosion? Barricades pour les animaux? Période de récolte souhaitée? Transformation? Consommation?
Comme haies brise-vents et/ou barrières d’animaux, c’est surtout la densité de plantation et/ou le drageonnage libre qui formera un « mur de ronces » au bas des plants.
En verger, l’implantation de plusieurs variétés peut aider à répartir la somme de travail sur une plus longue période, particulièrement pour la période de récolte et à multiplier les utilisations et marchés potentiels pour votre production.
Pour notre part, nous avons choisi principalement la grande variété allemande Leikora, particulièrement esthétique, elle permet une récolte manuelle, produit de gros fruits riches et délicieux et offre une grande flexibilité d’utilisations.
Les variétés Allemandes permettent une récolte manuelle parce leur peau est plus résistante donc les fruits n’explosent pas « systématiquement » à la cueillette.
Les femelles produisent leurs baies entre mi-septembre et mi-octobre, à partir de l’âge de 3 ans (Leikora produit parfois quelques fruits dès 2ième année. Récolte substantielle assurée la 4ième année).
Pollmix est le plant mâle qui convient pour la pollinisation des variétés femelles allemandes. C’est un argousier au grand port, à croissance rapide, résistant aux maladies et au magnifique feuillage argenté, (tout comme la femelle Leikora…)
Leurs baies sont aussi particulièrement riches en huiles, vitamine C, antioxydants et minéraux. Ce sont de plus, des variétés très esthétiques. Leikora et Pollmix sont donc, la plupart du temps, les variétés distribuées en centre jardin pour les aménagements paysagers. Leikora porte des baies de prés de 1.5 cm (Hergo, a un port et des baies plus petites (0.6 cm). La récolte des variétés allemandes a lieu entre le 15 septembre et le 10 octobre.
L’argousier est généralement très résistant aux maladies.
Les chevreuils, qui adorent les fruits d’argousier très murs et les très jeunes plants sans épines, peuvent causer quelques problèmes mineurs. Des moyens « amicaux » permettent de les éloigner.
Certains producteurs ont aussi eu des pertes suite à une maladie fongique. Un produit biologique a été homologué pour des traitements.
L’argousier exige par contre beaucoup de soleil et un sol bien drainé.
Les chevreuils aiment bien les baies d’argousier très mures laissées après la récolte, et parfois même, avant la fin de récolte. Occasionnellement, au printemps, nous voyons une branche basse brisée, que nous assumons par leur passage.
Certains autres producteurs ont tout de même subi quelques pertes, les cerfs dévorant les jeunes plants fraichement plantés. Comme haies à chevreuil, c’est donc, surtout la densité de plantation qui bloque leur passage. Comme barricades, il faut tout simplement éviter d’entretenir et laisser aller le naturel de l’argousier qui drageonne énormément.
En verger, par contre, certains choisissent de clôturer. Pour notre part, et seulement durant la période de récolte, nous utilisons plutôt des moyens amicaux de les éloigner (piquets et ficelles, assiettes d’aluminium, chien, urine de coyotte, parfums forts tels des feuilles d’assouplissant à lessive,…) ou tout simplement en leur offrant d’autres centres d’intérêt, comme des pommes odorantes à l’extérieur du verger…
Les marmottes et ratons-laveurs grignotent parfois quelques fruits murs au bas des arbres. Les chevreuils se rendent utiles et finissent notre « ménage » durant l’hiver en mangeant les fruits laissés par la récolte qui leur sont accessibles. Sauf rare exception, ils n’abiment aucunement les rameaux.
Des pics bois s’attaquent parfois à un arbre dont l’écorce est infestée d’insecte. Un épouvantail en forme de hibou recommandé par notre spécialiste a su les éloigner.
À notre connaissance, seuls les cultivars allemands dont la peau est plus résistante permettent physiquement une récolte manuelle. Par contre, le temps requis est d’environ une heure par kilo, excluant le nettoyage et l’emballage. Compte tenu des frais de main d’œuvre, la méthode de la congélation s’avère beaucoup plus rentable pour un producteur.
Pour un producteur, l’association des producteurs d’argousier du Québec a développé, en collaboration avec le ministère de l’agriculture, des prototypes pour la mécanisation de la récolte et cet équipement est disponible pour ses membres.
On ne doit ni brasser, ni secouer ni tuteurer un argousier.
La plupart des producteurs d’argousier profitent de la coupe de récolte pour effectuer la taille du verger. En général, on choisit les rameaux à couper selon les critères suivants :
Pour les plants mâles :
Les plants femelles :
Voici les méthodes que nous avons expérimentées aux Jardins de Hatley. Il y en a plusieurs autres (le clonage in vitro, marcottage, etc)
Les boutures aériennes :
Les drageons :
Les graines et semis :
Un arbre mature en conditions idéales peut produire jusqu’à 20 kilos. (En récolte manuelle, nous avons obtenu jusqu’à 22 kilos…)
Dans la réalité, la méthode de récolte (coupe et congélation), réduit cette quantité de moitié si on veut une récolte annuelle et qu’on coupe les branches, puisque l’argousier produit ses fruits seulement sur les pousses de l’année précédente.
Une attente minimum et très conservatrice se situerait donc aux environs de 2 kilos récoltables par plant femelle, (environ 1 tonne par acre).
Les transformateurs, distributeurs et cuisiniers s’approvisionnent en produits bruts. (voir notre page de liens.)
La demande actuelle est excellente pour les baies.
Le thé vert d’argousier (feuilles séchées) est apprécié pour sa saveur veloutée sans amertume et ses propriétés.
Il y a aussi une très forte demande pour des plants et des produits transformés alimentaires, cosmétiques et nutraceutiques.
Toute transformation appliquée aux produits bruts augmente évidemment substantiellement le potentiel de revenu.
Les insectes n’interviennent pas dans la pollinisation des fleurs de l’argousier. C’est strictement le vent qui transporte le pollen.
L’argousier n’est pas exigeant. Pour maximiser le rendement, on nous recommande par contre, d’effectuer des analyses de sol et d’appliquer les amendements recommandés en conséquence.
On oriente les rangs en fonction de la direction des vents dominants pour favoriser la pollinisation, de l’orientation du soleil pour maximiser la pénétration de la lumière et s’il y a lieu, de la pente du terrain pour faciliter à la fois l’entretien et le drainage naturel.
Le ratio et la répartition sont fonction des éléments suivants :
Des plants espacés de 6 pieds et des rangs de 12 à 15 pieds favorisent la croissance et facilitent l’entretien. i.e.500 à 600 plants par acre, avec minimum 1 plant mâle pour 8 à 10 plants femelles, dépendamment de la force et du sens des vents pour répandre le pollen des plants mâles et de l’inclinaison su terrain. La distance entre les rangs peut aussi être influencée par le genre de machinerie que vous compter utiliser pour l’entretien et la récolte.